L’organisation sociale Stadtmission à Berlin soutient les plus démunis

Située au centre de la capitale, la Stadtmission à Berlin prend soin des SDF, des réfugiés et des personnes en rupture sociale. Cette association protestante a offert 48’000 places de couchage entre novembre 2016 et mars 2017.

Par Laurence Villoz

Active auprès des sans-abri, la Stadtmission à Berlin propose une aide allant de la distribution de café dans les rues de la ville jusqu’à la réinsertion sociale de personnes en rupture. Fondée en 1877 avec comme moteur la devise biblique «soyez soucieux de la prospérité de la ville où je vous ai déportés et intercédez pour elle auprès du Seigneur: sa prospérité est la condition de la vôtre» (TOB Jérémie 29,7), cette organisation n’a cessé de s’accroître et de diversifier ses activités de diaconie.

Dimanche 2 juillet, certains participants à l’Assemblée générale de la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER) ont découvert les activités de la Stadtmission établie depuis 2002 sur un terrain arborisé de 30’000 mètres carrés dans l’arrondissement de Mitte, au centre de la capitale. «Nous nous trouvons entre la prison et la chancellerie, cet emplacement est idéal pour faire notre travail d’accompagnement et de médiation», explique Céline Iffli-Naumann (à droite sur la photo), employée de la Stadtmission.

Offrir une «maison»

Entre novembre 2016 et mars 2017, cette organisation protestante a offert plus de 48’000 places de couchage à des SDF. «Souvent, ce sont les mêmes personnes qui reviennent. Elles nous disent ‘on rentre à la maison’. C’est très important pour ces personnes de savoir qu’elles peuvent revenir au même endroit», ajoute Céline Iffli-Naumann qui précise que les sans-abri ont le droit de venir avec leurs animaux. Toutefois certaines règles telles que l’interdiction de consommer de l’alcool ou des drogues et de porter une arme en repoussent certains. «Tout le monde n’a pas envie de venir au refuge, alors nous allons auprès des gens. Nous avons plusieurs camionnettes qui sillonnent les rues de Berlin fournissant des boissons chaudes et des sacs de couchage».

Si l’organisation a installé une salle de soin dans son centre, elle possède également une ambulance qui propose des consultations dans les rues de la ville deux fois par semaine. Plus de 1000 employés travaillent à la Stadtmission, assistés par près de 2000 bénévoles, répartis dans 80 aménagements.

L’insertion sociale des réfugiés

«Depuis 2015, nous accueillons aussi beaucoup de réfugiés», relève Céline Iffli-Naumann. Quelque 120 réfugiés avec des permis de séjour habitent de façon permanente dans des appartements au siège de l’institution. «Nous les aidons à trouver un travail afin qu’ils s’intègrent dans la société allemande». Et plus de 1000 autres, en attente d’une décision des autorités, logent dans un ancien entrepôt réaménagé, dans un autre quartier de la ville. «Nous y avons mis en place un atelier de textile et de travail sur bois. C’est très difficile pour ces personnes, normalement elles ne devraient pas rester en attente pendant plus de trois mois, mais certaines d’entre elles s’y trouvent depuis octobre 2015», ajoute Céline Iffli-Naumann qui gère l’atelier de textile dans ce camp de réfugiés.

Un travail de recyclage

L’association est particulièrement active dans le travail de recyclage. «Nous recevons environ 50’000 tonnes d’habits et d’objets par année. Nous en donnons une partie aux personnes nécessiteuses et nous en vendons d’autres dans nos cinq magasins d’occasions ce qui nous permet de financer une partie de nos activités». Si la Stadtmission reçoit un soutien de l’Etat, elle est essentiellement financée par les dons, par les revenus de ses auberges de jeunesse et de ses hôtels.

La Stadmission est une Eglise avec 18 paroisses faisant partie de l’Eglise de Berlin Brandebourg. Le site dans le quartier de Mitte comprend une chapelle avec trois paroisses, iranienne, chinoise et allemande qui accueillent essentiellement les habitants du quartier. «Je commence chacune de mes journées de travail par une prière ou une médiation avec les pensionnaires», sourit Céline Iffli-Naumann.

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