La CMER condamne l’injustice du racisme aux États-Unis

« Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront! »—Luc 19:40 (Segond 21)

La Communion mondiale d’Églises réformées (CMER) exprime son chagrin, sa colère et sa solidarité à l’égard du meurtre de George Floyd et des très, très nombreux autres Noirs qui ont été tués aux États-Unis par les forces de police.

Nous condamnons sans équivoque cet acte de brutalité policière et appelons les autorités compétentes à tous les niveaux à prendre rapidement des mesures pour traduire les auteurs en justice et s’attaquer aux causes déjà anciennes de ce phénomène. Nous appelons à la solidarité contre le racisme anti-Noir, en comprenant que le racisme sous toutes ses formes et les nombreuses façons dont il s’entrecroise avec le facteur du genre, l’ethnicité et la culture doivent être surmontées. Le racisme nous a coûté la vie de femmes, d’hommes, de personnes transgenres et même d’enfants.

Nous sommes consternés par la persistance du racisme systémique qui sous-tend la violence brutale à laquelle sont confrontées les communautés noires et nous demandons la démolition des structures du racisme et le démantèlement des privilèges des Blancs. Comme l’affirme l’ECO, notre église membre, « Pour dire les choses simplement, le racisme est mauvais. Il est en contradiction avec l’Évangile de Jésus-Christ et l’Église doit le combattre ».

Nous appelons nos églises membres aux Etats-Unis et ailleurs à s’engager à réparer l’injustice du racisme tout en reconnaissant notre complicité dans la défense du racisme et des théologies racistes, en confessant, en se repentant, en cherchant le pardon et en travaillant à la réconciliation et aux réparations. Nous relayons les cris de la communauté noire et appelons à élever des voix de lamentation et à joindre les mains dans la résistance.

« L’Amérique est une société qui souffre… d’une blessure qu’elle s’est infligée elle-même il y a quatre cents ans par l’institution de l’esclavage et qui n’a jamais été guérie. C’est une question fondamentale pour l’Amérique. L’héritage noir/blanc, esclave/libre et la mentalité actuelle doivent être affrontés avant qu’un peuple ne puisse être libre dans cette nation », a déclaré une lettre pastorale de l’Église réformée chrétienne d’Amérique du Nord.

L’Assemblée générale de l’Alliance réformée mondiale (prédécesseur de la CMER) à Ottawa a déclaré ce que l’on peut aussi lire dans la Confession de Belhar : « Le racisme est un péché, et le soutien théologique accordé aux idéologies racistes est une hérésie. » Nous continuons à évoquer cette déclaration et cette Confession aujourd’hui et appelons toutes nos églises membres ainsi que la communauté œcuménique mondiale à s’exprimer fermement et de manière prophétique contre le péché de racisme.

Avec l’Église Unie du Christ, nous affirmons que «nous sommes appelés à déraciner la suprématie blanche sous toutes ses formes ».

Avec l’Église Presbytérienne (USA), nous affirmons la noirceur en déclarant : « DIEU AIME LA NOIRCEUR. Trop nombreux sont ceux qui ont nié cette vérité fondamentale pendant trop longtemps. Notre choix de nous aligner sur l’amour et non sur la haine exige à la fois un rejet du racisme et une proclamation positive que Dieu se réjouit de la vie des Noirs ».

Nous reconnaissons que le racisme fait partie d’un système mondial de domination qui est entrelacé et ancré dans un système économique injuste, la violence écologique et le patriarcat. Dans la Confession d’Accra, nous avons déclaré : « Nous rejetons donc toute théologie qui prétend que Dieu n’est qu’avec les riches, et que la pauvreté est la faute des pauvres. Nous rejetons toute forme d’injustice qui détruit les relations justes – genre, race, classe, handicap ou caste. Nous rejetons toute théologie qui affirme que les intérêts humains dominent la nature ».

Nous reconnaissons que ce système a abouti à ce que nous pouvons fermement appeler l’Apartheid mondial qui cherche à consolider le pouvoir de quelques-uns au détriment du plus grand nombre et en particulier des communautés racialisées. Avec l’Église Évangélique Presbytérienne, nous affirmons que nous sommes appelés à « parler en faveur de la justice et de l’égalité ; à parler contre le racisme, l’injustice et l’inégalité ; et à travailler pour arrêter les origines du malaise civil – à savoir, la pauvreté, la séparation raciale, l’immoralité et le manque d’amour radical ».

En ce moment de crise, nous sommes appelés à discerner de façon adéquate et profonde les signes des temps et à imaginer et à œuvrer pour un autre monde dans lequel l’humanité et la dignité de chaque individu sont rehaussées et les structures pécheresses de la mort sont abattues. Car nous savons que le Seigneur nous demande « d’agir avec justice, d’aimer la miséricorde et de marcher humblement avec ton Dieu » (Michée 6, 8).

Nous appelons en particulier les communautés et les congrégations locales à s’attaquer au problème de la brutalité policière en incitant les administrations locales à démanteler la culture qui encourage, approuve et utilise les politiques de recours à la force et à démilitariser les forces de police.

Nous appelons en outre les églises à avoir des conversations déterminantes sur la question de la race et du racisme, dans un souci de justice raciale, et appelons spécifiquement toutes les églises à examiner et à éradiquer le rôle que joue le privilège blanc dans leur théologie et leur pratique. Avec l’Église Réformée d’Amérique, nous demandons à tous nos membres d’explorer comment ils vivent réellement les principes de justice, de réconciliation et d’unité de la Confession de Belhar.

Nous appelons nos églises et la communauté œcuménique au sens large à se joindre à une journée de recueillement, de jeûne et de prière le 8 juin, et que ce ne soit que le début d’une lutte continue pour la justice.

La Communion mondiale d’Églises réformées représente 100 millions de chrétiens et 235 églises membres dans plus de 105 pays à travers le monde.

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